Avec l'Amérique et la Chine à couteaux tirés, la livre s'effondrant au milieu de l'incertitude liée au Brexit et, de manière générale, la situation politique mondiale étant dans un état d'agitation, nous avons la chance de pouvoir compter sur la cohérence d'au moins une chose : le vin argentin. Il doit y avoir de l'or dedans, dans les champs de Mendoza, car une poignée de producteurs élaborent des vins d'une qualité si exceptionnelle que le reste ne semble pas avoir d'importance.

L'un de ces producteurs qui semble avoir la touche Midas est Sebastian Zuccardi. Nommé premier vigneron en Amérique du Sud par le magazine Decanter, Sebastian est plus ou moins responsable du redressement du vignoble familial depuis qu'il a succédé à son père.

L'histoire de Familia Zuccardi commence en 1950 lorsque Alberto Zuccardi, un jeune ingénieur en tuyaux de ciment, décide d'essayer son produit dans le désert aride de Mendoza. Après avoir installé avec succès un système d'irrigation, il a planté un vignoble pour montrer à quel point son système était intelligent. Le plan n'était jamais de devenir vigneron, mais Alberto a commencé la construction d'une cave où il pourrait presser et embouteiller ses propres produits. Une vingtaine d'années plus tard, le fils d'Alberto, José, se retrouve à représenter son vin à Vinexpo 1991. Réalisant que bien qu'étant le quatrième ou le cinquième producteur mondial, l'Argentine n'avait aucun marché d'exportation, il a conclu un accord avec un importateur britannique. Aujourd'hui, Familia Zuccardi exporte 55 % des 2 200 000 caisses qu'elle produit, tandis que l'Argentine génère environ 350 € à l'exportation de vins.

Alors que le père de Sebastian était en partie responsable de la mise en avant de l'Argentine parmi les pays viticoles émergents du nouveau monde, c'est très certainement son fils Sebastian qui a mis Zuccardi en première ligne. La troisième génération de Zuccardis à la tête du domaine, l'un des changements apportés par Sebastian est de détourner l'attention de la cave de la méthodologie traditionnelle et de la chaleur de Mendoza, préférant plutôt utiliser les raisins plus frais de la vallée d'Uco. L'effet a été immédiat; son Zeta 2002 a été un succès instantané, et aujourd'hui une bouteille se vend bien plus de 70 € la bouteille, une augmentation de 300 % du prix de sortie.